Author: Pauline BerthelotPublisher:
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Languages : fr
Pages : 102
Book Description
La dyslexie dite «phonologique », trouble spécifique des apprentissages, est la plus fréquemment rencontrée en France. Malgré des opinions très partagées et de multiples hypothèses avancées (Bilan des données scientifiques de l'INSERM, 2007), un certain consensus semble se dessiner: le déficit phonologique. Hormis l'activité de lecture à proprement parlée, les enfants dyslexiques éprouvent des difficultés pour plusieurs capacités dites « phonologiques » (Snowling, 2000). Plus récemment, ce déficit phonologique a été étayé par différents travaux pour tenter d'en expliquer l'origine (Sprenger-Charolles 2003). La réponse proposée est un défaut spécifique de la perception de la parole ayant une incidence pour l'acquisition de la lecture (Serniclaes, 2003). Cependant, les études portant plus précisément sur la phonologie complexe de l'enfant dyslexique sont quasiment inexistantes. Les épreuves proposées ne testent pas réellement leurs représentations phonologiques. L'intérêt de notre travail est de tenter d'objectiver la qualité de ces représentations. Nous avons proposé une tâche de répétition de mots et de non-mots à 13 enfants dyslexiques âgés de 7 ans 5 mois à 10 ans 10 mois. Le protocole a été élaboré dans le but de tester différents segments du français dans des positions syllabiques plus ou moins complexes. Nous avons examiné leurs performances et les stratégies utilisées pour contourner la complexité. Puis nous les avons comparées à celles d'une population d'enfants témoins scolarisés en classe de CE1 pour déterminer un cadre de normalité mais aussi à celles d'enfants dysphasiques de la même tranche d'âge pour mettre en évidence d'éventuelles compensations communes. Nous pensons, grâce aux premiers résultats, que les enfants dyslexiques testés seraient en difficultés avec plusieurs segments dans les syllabes complexes. On peut observer des stratégies d'évitement de la complexité notamment des substitutions, des omissions ou des lexicalisations, ressemblant à celles utilisées par des enfants dysphasiques mais peu retrouvées chez les témoins.