Author: Prudence GewinnerPublisher:
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Book Description
Introduction : sous la pression de mouvements conservateurs religieux notamment, certains pays où l'avortement est légal, sont prêts à remettre en question le droit des femmes à disposer de leur corps à l'instar des États-Unis en mai 2022. Qu'en est-il de l'accessibilité de l'IVG à travers le monde ? Et de la place du médecin généraliste dans le parcours de soins ? Méthode : nous avons mené une revue systématique de la littérature. Résultats : en Europe, seuls deux états, le Vatican et Andorre, n'autorisent pas l'IVG. Le médecin généraliste n'intervient que très peu dans la prescription de l'avortement médicamenteux, mise à part en France, en Belgique et en Irlande. Il agit surtout en prévention primaire par la prescription de la contraception et le suivi des patientes à risque. Hors des frontières européennes, il existe une grande disparité concernant le droit et l'accès à l'avortement. Il est soit autorisé pour sauver la vie de la femme, sa santé physique ou mentale, pour des raisons économiques ou à la demande mais est toujours restreint à un certain nombre de semaines d'aménorrhée. Ailleurs, le médecin généraliste est peu sollicité pour la pratique des IVG médicamenteux sauf en Australie. L'avortement est pratiqué par toute femme, même dans les pays où il est illégal, et par tout moyen (méthode chimique, mécanique, médecine traditionnelle, régulation menstruelle). Des marchés parallèles se développent, avec la délivrance de misoprostol par les pharmaciens. Les avortements illégaux mettent en danger la vie des patientes qui y ont recours et accroissent la mortalité des femmes dans les pays du Tiers Monde. Pour pallier l'interdiction à l'avortement, on met en place dans certains pays des soins post-avortement, renforçant finalement d'avantage les inégalités en matière de reproduction. Malheureusement, là où il est légal, on observe des dérives avec la pratique de l'avortement sexo-sélectif comme en Asie, et une accessibilité encore difficile par manque de personnel qualifié. Conclusion : toute femme dans le monde n'est pas égale quant à son accès à l'IVG. Le médecin traitant agit peu dans le parcours de soins de la femme, son rôle est à développer dans la prescription des avortements médicamenteux et en matière de prévention primaire par la contraception et le suivi des populations à risque.