Le mécanisme, théorie, philosophie PDF Download

Author: Jean-Alexis Aguma Asima
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Languages : fr
Pages : 1000

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Book Description
La thèse porte sur le mécanisme en tant que tel. Les corpus en référence auxquels ce thème est traité concernent les oeuvres de R. Descartes, de G.-W. Leibniz et d'I. Newton. L'intention de notre recherche n'a pas été de traiter du mécanisme à l'occasion de telle ou telle discussion, dans le cadre de telle ou telle discipline donnée. La préoccupation a été de prendre le mécanisme pour ce qu'il est : à la fois une véritable théorie scientifique et une philosophie avérée. Trois cadres épistémologiques ont été choisis pour en débattre : celui du structural d'après les indications de P. Scheurer, celui de l'épistémologie réflexive, avec, comme points de départ, la théorie générale des systèmes, telle que l'avait exposée L. von Bertalanffly et la théorétique de J. Schlanger. La prise en compte de ces cadres d'étude explique la division de la thèse en trois parties dans lesquelles une même méthode critique est appliquée, celle qui consiste à "voir" plutôt qu'à "construire". Le résultat obtenu est double. Le premier concerne la composante théorique du mécanisme. L'étude critique de cette composante a révélé que, comme théorie de la Mécanique, le Mécanisme est une théorie scientifique, mais le mécanisme étendu aux systèmes ouverts n'est une théorie scientifique qu'en un sens large entretenu par l'effet des parallélismes idéologiques et par l'effet du voisinage avec des disciplines scientifiques. Nous avons alors proposé de l'appeler "paradigme" et formulé, à cette occasion, quatre règles d'ordre métathéorique qui caractérisent la rationalité mécaniciste. Le second résultat a trait à la composante philosophique. L'étude critique de cette composante a montré que le mécanisme est une philosophie qui se conçoit comme un système scientifique. Ce sur quoi les considérations ont été portées, c'est le rapport entre philosophie et science. La réduction de la philosophie à la science n'étant pas aussi évidente que les mécanistes le laissent penser, nous avons fini par chercher à voir si toute philosophie s'inspirant de la science était irrévocablement sommée de se soumettre aux méthodes, aux données et aux résultats scientifiques. Elargissant les perspectives, sans procéder à la stricte comparaison de deux systèmes philosophiques traversés par le besoin de scientificité et par la nécessité d'assurer à la philosophie sa vocation de toujours, nous avons reçu auprès d'A.N. Whitehead et d'E. Husserl, l'assurance que la philosophie a vis-à-vis des sciences des responsabilités non négociables. Théorie scientifique au sens strict ou au sens distendu, métathéorie ou paradigme, langage structural ou langage scientifique, qu'on ne cherche pas à voir une contradiction radicale entre ces termes. Avec le mécanisme, on est comme dans un clair-obscur où toutes ces notions claires se côtoient, se touchent et se rejoignent sans dégradations et sans s'exclurent radicalement. C'est en même temps dans cet horizon théorétique qu'il faut aller chercher la philosophie. Ainsi, par-delà les deux résultats négatifs obtenus, le fait d'argumenter en faveur de l'unité systématique de la pensée et de renouer avec l'idée de nécessité dans un champs réflexif où la science se développe sans arrêt en se morcelant en plusieurs branches et en renforçant l'idée de contingence, est déjà, nous semble-t-il, une attitude profondément philosophique. Cependant, il serait intéressant de mener ultérieurement des recherches sur l'idée même de "nécessité" en tant que telle chez les mécanistes et de la confronter avec l'idée que s'en fait, par exemple, J. Monod. Il y a lieu d'espérer obtenir d'une telle exigence un élargissement d'horizons dont la philosophie mécaniste ou non ne pourrait sortir qu'agrandie et capable d'assurer à la philosophie de toujours sa vocaytion éternelle. La même proposition, nous pouvons la formuler à l'attention des philosophes de la finitude pour qui l'incessante quête de l'unité de penser dans un contexte où la science en se développant sans arrêt fait éclater la pensée n'est qu'un leurre. En tout cas, nous pensons que c'est dans une confrontation avec ces philosophies que, peut-être, le projet d'une philosophie mécaniste soit perdra toutes ses illusions, soit trouvera tout son sens.