Author: Cynthia GuillermePublisher:
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Languages : fr
Pages : 282
Book Description
La littérature met en évidence d'étroites corrélations entre la richesse du stock lexical passif et l'efficacité de la mémoire phonologique à court terme (MPCT). Celle-ci aurait pour fonction de mémoriser l'ordre des phonèmes (sons) d'un nouveau mot avant que ce dernier ne soit enregistré en mémoire à long terme. Par conséquent, chez l'enfant dysphasique, une réduction des capacités de la MPCT est souvent rendue responsable de la faiblesse du stock lexical passif fréquemment rencontrée parmi les troubles/associés à la dysphasie. Nous avons donc proposé à trois enfants dysphasiques d'entraîner, durant 3 mois 1/2 leur capacité à mémoriser l'ordre des sons au sein de la MPCT tout en soutenant celle-ci par une mémorisation visuo-spatiale. Nous pensions ainsi améliorer la MPCT des enfants dysphasiques et à fortiori leur niveau de vocabulaire réceptif. A l'issue de l'entraînement, l'accroissement du stock lexical passif et la capacité plus grande de la MPCT à mémoriser l'ordre valident d'une part la corrélation entre la MPCT et la richesse du stock lexical passif et, d'autre part, l'intérêt de l'entraînement dans la prise en charge du lexique chez l'enfant dysphasique. Les progrès de la MPCT s'avèrent cependant exclusivement qualitatifs, l'empan phonologique ayant peu évolué. Les progrès en Mémoire de Travail sont plus conséquents, nous amenant à penser que la rétention de l'ordre et le développement du lexique passif pourrait davantage être liés aux fonctions attentionnelles de l'administrateur central qu'à l'efficacité de la MPCT. Sans valider cette idée, notre étude aboutit à la conclusion que l'enrichissement du lexique passif est un processus interactif qui ne repose pas sur l'action unique de la MPCT mais dépend des échanges entre les différentes instances mnésiques. La prise en charge du lexique chez l'enfant dysphasique doit donc être globale.